Une longue allée serpente entre des arbres centenaires, la brume s’accroche aux branches et, tout au bout, entre la mer et les bois sombres, un manoir majestueux : Manderley, le triomphe de Rebecca de Winter, belle, troublante, admirée de tous. Un an après sa mort, son charme noir hante encore le domaine et ses habitants.
La nouvelle épouse de Maxim de Winter, jeune et timide, pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?Immortalisé au cinéma par Alfred Hitchcock, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné...
MON SOUVENIR : 💜💜💜
Je ne connaissais absolument pas cette autrice. Et si le titre "Rebecca" m'évoquait quelque chose, c'était grâce au film d'Alfred Hitchcock que je n'ai d'ailleurs jamais regardé.
Je ne savais donc rien de ce à quoi je devais m'attendre si ce n'est un suspense engoissant.
Pour l'angoisse, j'ai été servie, le suspense, il est balbutiant. Mais ce que je retiens, c'est l'atmosphère.
Le début aurait pu effrayer la lectrice que je suis. C'est cousu de fil blanc ! Une jeune fille -la narratrice- très timide, voire godiche, assez quelconque et sans le sou tape dans l'oeil d'un veuf beau, riche et mystérieux qui a vingt ans de plus qu'elle....tous les sépare mais en quelques semaines, il la demande en mariage. Là, je lève les yeux au ciel et je me dis que je me suis lancée dans un roman pour adolescentes comme on en trouve beaucoup ces derniers temps, les canines affutées en moins.
Puis, je me replace à l'époque de l'autrice et lui pardonne ce qui pouvait peut-être passer pour plus novateur alors.
Maximilien de Winter emmène alors sa jeune épouse à Manderlay, un domaine à la "Dontown Abbey" avec sa floppée de domestiques et de cérémonies. Là, j'ai commencé à accocher. Car comme la narratrice, on se sent vite opressé. L'accueil est plutôt froid et la gouvernante, la fameuse Madame Danvers, fait très vite comprendre à la jeune femme qu'elle n'est pas la bienvenue et que jamais elle n'arrivera à la cheville de Rebecca, l'ancienne épouse de Monsieur de Winter.....le malaise!
Oui, l'ombre de Rebecca plane sur Manderley et ceux qui y vivent. Même morte, elle s'impose dans chaque objet, dans les mémoires, dans les discours... Et la narratrice, timide, perdue dans un monde auquel elle n'appartient pas, se sent effacée. On remarquera justement qu'elle est anonyme. On ne la connaitra que sous le nom de Madame de Winter.
D'ailleurs, la narratrice m'a plus d'une fois agacée par sa passivité. Elle est victime des circonstances et de la malveillance de certains. Elle laisse les domestiques lui parler comme à une moins que rien. Elle ne s'impose jamais, n'ose rien dire, même pas à son mari. Dites-vous que lorsqu'on est dans ses pensées, on crie à l'immaturité Je réalise néanmoins que plus jeune, je n'étais pas si différente : timide, effacée, impressionnable. Mais tout de même, je l'aurais bien secouée un peu !
Sa relation avec son mari en pâtit évidemment et le comportement lunatique et irascible de ce dernier n'arrange rien. Les silence sont des non-dits, les absences presque des soulagements. Et Mme Danvers fait en sorte d'allonger la distance qui sépare les époux en faisant vivre le souvenir de Rebecca, un fantôme omniprésent qui finira par obséder la nouvelle Mme de Winter.
Si parfois on peut aisément deviner ce qui va se passer, plus vite que la narratrice d'ailleurs, l'autrice arrive à nous surprendre néanmoins ! A un peu plus de la moiité du roman, l'histoire prend une nouvelle tournure mais l'angoisse reste et Rebecca aussi.
En tout cas, même si certaines choses m'ont chagrinées, j'ai apprécié cette découverte, pour l'atmosphère qui s'en dégage surtout. J'ai aimé retrouver un peu de l'ambiance, des usages de la série "Dontown Abbey" en fait. Et c'est cela, je crois, qui m'a immergée, en plus de cette présence....Rebecca.
Même si cela ne m'a pas donner une envie irréprescible de me jeter sur un autre roman de Daphné de Maurier, je suis en revanche très intriguée par les adaptations cinématographiques qui en ont été faites.