lundi 8 avril 2024

La Dahlia noir, de James Ellroy

 

Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée le Dahlia Noir, par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique. Quarante après, James Ellroy s'est penché sur l'affaire Betty Short et lui a donné une solution romanesque, qu'il dédie à sa propre mère, elle-même assassinée le 22 juin 1958. Le thriller à lire, le shocker pour lequel les autres écrivains seraient prêts à tuer pour l'avoir écrit, est le prodigieux Dahlia noir de James Ellroy


MON SOUVENIR : 😕

Je m'attaque à nouveau à un monument semble-t-il....et j'ai bien failli ne pas le terminer tant cette lecture m'a parue âcre. 

James Ellroy nous propose son interprétation d'une véritable affaire qui mit en échec le police de Los-Angeles dans les années 40 : le meurtre d'Elizabeth Short, surnommée "Le Dahlia noir", dont on retrouva le corps atrocement mutilé mais jamais le tueur.

L'auteur nous offre donc une intrigue imaginée à partir de cette fameuse affaire : il en fait un récit complexe, voire labyrinthique....au moins autant que les personnalités de ses protagonistes. Mais, personnellement, loin de me fasciner, j'en ai rapidement eu assez de me perdre dans ce dédale noir et sordide. 

Il est certain qu'en suivant  Dwight "Bucky" Bleichert et Leland "Lee" Blanchard dans les bas-fond du L.A. des années 40, on en sort pas indemne. Mais quand "Bucky", le narrateur, nous balade dans ses pensées malsaines et torturées, que j'ai personnellement eu peine à comprendre, ça devient cahotique et poisseux. Ajoutons à cela la liste des perversités dépeintes à travers divers personnages, des lâchetés, des violences, des mal-être poussés à la caricature...ça devient lourd.

Certes, c'est un livre noir et l'on pouvait s'y attendre mais à ce point, peut-être pas. On sent que l'auteur, torturé, y a mis toutes ses chimères, ses troubles, ses douleurs et ses fantasmes. Il fait de L.A. une Gomorrhe, de ce roman sa catharcis. 

Non contente de ne pas réussir à comprendre les états-d'âme du personnage principal, de son associé et des autres personnages, j'ai eu grand peine à comprendre leur discours, fait de jargon de flic, de boxeur, d'expressions argotiques qui ont rendu le récit, certes très réaliste, mais complètement imperméable. Ca a commencé très vite d'ailleurs car, pour l'anecdote, dès le début je me suis coltiné un chapitre entier dédié à un combat de boxe...comme je n'y connais rien et que je ne suis pas particulièrement intéressée par ce sport...autant dire que je l'ai senti passer.

La pléthore de personnages, de pistes, de sous-intrigues et de coups de théâtre n'a bien entendu rien arrangé à ma confusion et finalement à mon ennui.

Ne tournons pas autour du pot plus longtemps, je n'ai pas apprécié cette lecture. Je lui consède une immersion très réussie dans une amérique puante, perverse où les policiers sont ballottés entre la justice et l'atrait du mensonge, du gain, du désordre, de la violence...

En tout cas, ça m'a vaccinée. Je ne pense pas réouvrir un livre d'Ellroy de sitôt. 


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