lundi 2 octobre 2023

AQUA™ , de Jean-Marc Ligny

En 2030, l'enjeu vital autour duquel se battent les peuples et les nations n'est plus le pétrole mais l'eau potable. Sécheresse et réchauffement climatique obligent. Aussi, quand un petit pays d'Afrique assoiffé découvre, grâce à une image satellite piratée, une nappe phréatique dans son sous-sol, c'est la survie assurée !

Assurée ? Pas évident : un grand consortium américain, à qui appartient le satellite, revendique la possession de cette nappe et ne recule devant rien pour l'obtenir.

Chargés de convoyer du matériel de forage, Laurie et Rudy s'engagent dans une aventure dont ils sont loin de mesurer les conséquences.

Dans cette lutte acharnée, sur fond d'harmattan et de tornades, tous les moyens sont bons, politiques et militaires, mais aussi la sorcellerie... surtout quand vient s'en mêler la Divine Légion, une secte apocalyptique qui voit dans le fils clone du P.-D. G américain l'incarnation d'un nouveau Messie... ou bien de l'Antéchrist ?

Un thriller fantastique, aux enjeux économiques et humains saisissants, où Jean-Marc Ligny stigmatise la folie destructrice de notre monde «libéral».

MON SOUVENIR : 💜💜💜💜

Jean-Marc Ligny ? Inconnu au bataillon. Un roman sur le réchauffement climatique ? Entre la toute nouvelle météo climat du soir - la météo qui parle du climat, c'est un concept ! 😂- et les deux premiers épisodes de la série "Extrapolations" qui m'ont mises dans un état de frustration et de tristessse impressionant - je ne suis pas allée plus loin - , il s'en fallait de peu pour que je ne lise jamais ce roman.

Mais encore une fois une graine avait été semée au sein de mon groupe de lecture préféré et elle a germé. C'est une bien jolie fleur finalement.

Ce volumineux roman - décidemment, je les enchaine et ce n'est pas fini - est très rythmé, les chapitres assez courts s'enchainent et ce sont autant de personnages, d'opinions, de cadres de vie, qui sont mis en scène pour créer une atmosphère très immersive et surtout pour tisser l'intrigue au fur et à mesure des pages. Assez lentement il faut le dire, on met un certain temps à comprendre où l'auteur veut en venir mais quand les fils de l'histoire se rejoignent en ce qu'on pourrait classer comme un thriller d'anticipation, on se dit que ça valait le coup d'attendre. 

L'action se situe dans un futur proche, de plus en plus probable malheureusement. La terre est épuisée par l'homme, dévastée par le réchauffement climatique. Les catastrophes naturelles, les épidémies sont devenues chroniques. La société est clivée entre les grosses fortunes qui continuent à rechercher les profits depuis leurs enclaves luxueuses qui assurent une survie confortable et les autres qui doivent vivre, ou survivre, sur une terre qui se retourne contre eux, dans des climats hostiles, une faune malade. Quant aux pays sous-développés ou en voie de développement, ils sont moribonds et continuent à servir de mannes aux pays les plus riches. Les idéoligies extrêmes, les attentas en profitent pour gangrainer la planète.

Nous suivons plusieurs trames narratives peuplées de personnages en tous genres et qui ne peuvent pas nous laisser indifférents : un réfugié climatique , une jeune femme qui travaille dans une ONG, une présidente, ses fils, un homme d'affaire, son épouse et son fils, une grand-mère guérisseuse etc....de Hollande au Burkina Fasso en passant par la France et les Etats-Unis...on voit du pays, on est témoins de multiples intrigues qui vont toutes nous amenées à l'eau, cette richesse qui vaut de l'or que tous se disputent dans la violence et le sang. 

Le tout est matiné de surnaturel, ce qui donne une autre dimension au roman et tent à nous tenir en haleine. Si cet aspect ne m'a pas déplu, elle pourrait être rédibitoire pour d'autres.

En dépits du spectacle navrant d'une humanité en déroute dans un piège qu'elle s'est tendue elle-même, j'ai sincèrement apprécié ce roman malheureusement plein de réalisme - et c'est navrant- mais qui ne nous divertit pas moins grâce à ses personnages, l'aventure et l'humour.

L'ombre au tableau serait pour moi l'écriture un peu redondante de Ligny qui, fécond en descriptions, en abuse peut-être un peu trop et emploie surtout souvent les mêmes tournures et le même vocabulaire. Et la fin qui ne m'a pas convaincue, étrange, expéditive, exagérée sur certains aspects.

Reste que le voyage fut passionnant et que je ne le regrette pas.


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Une bouteille à la mer