jeudi 7 septembre 2023

Comme une image, de Magali Collet

Lalie a 9 ans, un teint de pêche et des joues roses. Elle a aussi deux frères et des chatons, une belle-mère et deux maisons.

C'est une enfant intelligente et vive, une grande sœur attentionnée et une amie fidèle.

C'est la petite fille que chacun aimerait avoir.

D'ailleurs, tout le monde aime Lalie.

Tout le monde doit aimer Lalie.

C'est une évidence.

Il le faut.


MON SOUVENIR  : 💜💜💜


La quatrième de couverture m’a fatalement attirée dans les griffes de Lalie. Oui, dans les griffes car, bien entendu, Lalie se donne des airs de petite fille modèle mais…. : elle est jolie et elle le sait, elle est intelligente et elle le sait….et elle sait ce qu’elle veut ou ce qu’elle ne veut pas et est prête à tout pour que les choses aillent dans son sens. 


En postface, l’autrice nous partage son scepticisme quant au fait qu’on ne peut parler de psychopathie chez un sujet âgé de moins de 18 ans, comme si - je paraphrase l’autrice - on devenait psychopathe dans la nuit précédent le jour de sa majorité.  Cela m’a fait sourire car elle en a tiré un roman plutôt réussi même s'il ne me laissera pas une marque indélébile. C’était un moment de lecture très prenant, intéressant et inquiétant. 


Le personnage de Lalie est fascinant, autant que dérangeant d’ailleurs.  Si on s’y laisse prendre, elle est “sage comme une image” mais derrière sa façade bien rodée d’enfant idéal, elle est froide, calculatrice, égoïste, narcissique. Être dans sa tête est une sacrée expérience ! Elle manipule son petit monde de main de maître, ce qui lui permet de commettre le pire….

Excessivement intelligente, elle s’en sert pour obtenir ce qu’elle veut même si c’est au détriment des autres ; même si cela implique le pire, ça la soulage et c’est tout ce qui compte. S’il y a des conséquences ? Elle saura les tourner à son avantage. Oserai-je dire que j'ai lu avec une certaine légèreté parceque je me demandais toujours ce qu'elle allait inventer pour obtenir ça ou se sortir d'une situation, jusqu'à ce qu'une pointe d'angoisse vienne me rappeler que c'est un thriller, mélange de ressentis assez étrange. 


Lalie n’est pas la seule narratrice, aussi pouvez-vous profiter du point de vue des autres personnages. De crédules à méfiants, on suit leur réflexions sur les événements, leur ressenti vis à vis de Lalie et leur évolution. Cela apporte beaucoup au récit qui, sans cela, deviendrait peut-être plat à la longue. En tant que lecteur, on a envie de les secouer, d‘intervenir pour éviter un drame annoncé. 


Ce qui m’a manqué c’est une vraie bonne dose d’angoisse, d’horreur, que certains auteurs auraient su y mettre à coup sûr. Peut-être manque-t’il un peu de description, de quoi poser une ambiance, mettre en place quelques scènes terrifiantes, de quoi franchement frissonner. Le roman est bref et se concentre sur les pensées des uns et des autres avec une économie de descriptions. C’est un choix que je comprends mais c’est insuffisant pour la lectrice que je suis.


Quoiqu'il en soit, j'ai passé un bon moment et j'ai beaucoup aimé la fin. ...et Oedipe n'est pas loin.


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