jeudi 7 avril 2022

Le meilleurs des mondes, d'Aldous Huxley

Voici près d’un siècle, dans d’étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un Etat Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains « sauvages » dans des réserves. La culture in vitro des foetus a engendré le régne des « Alphas », génétiquement déterminés a être l’élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis.

MON SOUVENIR : 😴

Cela fait un moment déjà que je veux découvrir  cette dystopie rentrée dans les classiques du genre avec 1984 de George Orwell que je n'ai pas encore lu d'ailleurs. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, il est ensencé par certains, il a beaucoup déplu à d'autres. Toutefois, tout le monde s'entendra pour dire qu'Aldous Huxley est un visionnaire.

En effet, la société qu'il décrit, même si elle semble absurde tant tout est poussé à l'extrême, n'est pas si lointaine de la nôtre, malheureusement. Durant ma lecture, j'ai fait bien des parallèles avec notre monde et ce qu'il pourrait devenir dans pas si longtemps s'il on n'y prend pas garde.

Certes, nous ne sommes pas encore conditionnés à la naissance mais médias, réseaux sociaux et publicités en tout genre s'en chargent vite. Et quand bien même on prône l'identité, l'authenticité, la communication et l'assertivité.....vous avez quand même tout intérêt à correspondre à une norme (celle de votre famille, de votre groupe de collègues, de vos amis, de votre religion ou que sais-je encore ?) et puis, il ne faudrait pas trop soulever de problèmes ou émettre de critiques; même constructives, elles sont encore mal vues. Et puis, c 'est tout de même mieux si vous êtes beau selon le canon en vigueur aussi, hein ?

Ne parlons pas de toutes ces injonctions au bonheur qui sont monnaie courante. Mais peut-on être libre et heureux ?

En tout cas, dans son roman, l'auteur nous montre bien que la liberté mettra forcément à mal le bonheur. C'est donc en privant l'être humain de cette liberté qu'on peut atteindre un parfait bonheur. Il suffit de faire en sorte que chaque personne ne veuille pas obtenir ce qu'elle n'a pas et se conforme parfaitement à ce qu'on attend d'elle.

C'est un résumé. Et Aldous Huxley nous explique tout cela sur une vingtaine de pages lors de ce qui semble être LA confrontation du livre : le dialogue entre Mustapha Menier, l’administrateur mondial de l’Europe occidentale qui explique, non sans cynisme, à John le "Sauvage" pourquoi et comment on en est arrivé à cette parodie de paradie. 

Le reste du roman met en scène tous les personnages de cette parodie. Ils sont aussi ridicules les uns que les autres évidemment car leurs attitudes sont poussées à l'extrême. Même si je comprends pourquoi l'auteur a fait ce choix, je ne l'apprécie pas pour autant ; j'ai juste eu l'impression de regarder un mauvais film de SF français des années 60....

Malheureusement, même si le propos est intelligent, l'histoire m'a profondément ennuyée, la plume de l'auteur, fort innégale, m'a agacée, rythme et intrigues sont affligeants. Cette lecture s'est donc finalement avérée être un calvaire. Les seuls passages de qualité sont les passages empruntés à Shakespeare. Huxley joue un peu sur les mots, fait des néologismes railleurs et ne choisi pas les noms de ses personnages au hasard mais dans la même veine, je trouve Boris Vian bien plus inventif. 

Bref, je suis soulagée d'avoir réussi à terminer ce livre. Et même s'il me fait parler et me poser des questions sur notre société (mais je me les posais déjà), je n'ai pas été séduite. Il faut bien sûr le replacer dans son contexte mais reste que je me suis ennuyée. 

J'espère juste qu'on ne m'enverra pas dans une réserve sur une île pour avoir osé salir le chef d'oeuvre d'Aldous Huxley 😉

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Une bouteille à la mer